La rédaction du Patriote

Des vitamines musicales !

In Culture, n°2291 on 31 août 2011 at 16:29

 Les concerts de septembre à Cannes s’annoncent sous de très bons auspices. Ce rendez-vous vient comme une vitamine C un matin de rentrée.Et en cette période, on avait bien besoin de cette énergie musicale.

Tout commence le mercredi 7 septembre par la voix, le texte et le rythme pour une première soirée plutôt branchée sur l’alternateur hip-hop. Saul Williams, découvert dans le film Slam (1998), s’affirme peu à peu comme une voix indépendante du trip-hop-slam et dont les performances scéniques sont toujours remarquées. Car il n’est pas resté cantonné dans son pré carré, il est allé voir si l’herbe était aussi verte du côté du pop-rock, du blues, de la new-wave, comme son dernier album en atteste. Puis suivront les trublions français de Stupeflip. Toujours à visage caché et en totale indépendance des maisons de disques, ils viennent de sortir un de leurs meilleurs albums et un des meilleurs de 2011. Leur hip-hop ne ressemble à rien de connu et s’ils font sourire par leurs paroles complètement disjonctées, ils ne sont pas là pour faire rire. Bien au contraire. Soigneusement arrangé musicalement, véritable travail d’orfèvre, leur nouvel opus est un pur régal dans lequel on découvre toujours de nouvelles choses, de nouveaux sons et de nouveaux mots et avec lequel, surtout, Stupeflip continue à construire un univers hargneux, désenchanté, poétique, rythmique… Sans concession et terriblement surprenant. Ils sont rares sur scène car ils disent ne pas trop aimer cela. On sera d’autant plus heureux d’y être.

Le jeudi, le palais bougera au rythme du reggae. On se demande d’ailleurs comment la sécurité pourrait éviter de petites fumeroles bleues de s’élever dans la salle. Drunksouls tout d’abord et leur rythmique reggae assez mainstream s’étirant vers le funk-pop. Ces français proposant des textes engagés feront un excellent préambule au concert de Tiken Jah Fakoly. Le chanteur ivoirien sera enfin dans la région après avoir du annuler son concert à Nice pour des raisons politiques en début d’année. En effet, la Côte d’Ivoire était alors en plein conflit suite aux élections présidentielles. Car Tiken Jah Fakoly est devenu en quelques années une voix africaine très importante tant dans la chanson que dans l’expression d’un mal-être social, humain et sociétal. Dès le début, son travail musical, reprenant les traces d’Alpha Blondy, s’est intéressé par ses textes à refaire l’histoire de l’Afrique. Certains titres de ces albums attestent de cet engagement Mangercratie (1996), Cours d’histoire (1999), Françafrique (2002) jusqu’à son dernier African revolution. Proposant un reggae si africain mais aux influences de plus en plus larges, les concerts de Tiken Jah Fakoly sont toujours des moments très forts de partage, de réflexion et d’engagement humain.

Le dernier soir, Killtronic ouvrira la scène avec un rock aux pointes électro pour surtout laisser la place aux Stranglers. Groupe mythique des années 70-80, ils continuent d’envoyer les watts avec leur punk rock plein d’assurance et de résonnances reggae (« Peaches ») ou plus pop postpsyché (« Golden Brown »). Les Stranglers, c’était et c’est toujours une époque et un univers sur le fil du rasoir.

JC.

 Les 7, 8 et 9 septembre au Palais des festivals de Cannes

Infos billetterie : 04.92.98.62.77

Laisser un commentaire